EXTRAITS TEXTES PARTICIPANTS

 

Pierre PAYSAC       L’OCEAN 

 

L’Océan submerge mon être

Sans jamais pourtant l’étouffer

Et je me sens vraiment renaître

Quand je suis prêt à l’écouter

 

L’Océan emporte mes peines

Dans ses profondeurs abyssales

Et je le suis  où il me mène

Par un beau matin automnal

 

L’Océan captive mes rêves

Sans cesse ondulant sur les vagues

Ne permettant aucune trêve

Aux pensées libres qui divaguent

 

L’Océan m’ouvre l’horizon

Où je me perds au gré des vents

Quittant un monde d’illusions

Qui ne sera plus comme avant

 

Je pars ainsi sur un voilier

Sans vouloir m’attacher au mât

Par des sirènes, ensorcelé,

Bravant naufrages et trépas.                                 

 

Chantal BLANCHARD

SUR LE PONT DES AVEUGLES, DES REVERBERES...

 

Sur le pont des aveugles, on y danse, on y danse… Ce bel ouvrage de pierres, doté de huit arches joliment conçues, n’a pourtant qu’une cécité toute relative. Il reste bel et bien le témoin d’une continuelle effervescence ! Des personnages évanescents s’égrènent à chaque traversée dans un ballet incessant de silhouettes souriantes, renfermées, furtives, insolites,  pressées ou nonchalantes… Et sous le regard bienveillant des réverbères, ils frôlent parfois les cannes blanches hésitantes.

Certains détails harponnent ainsi les esprits pour créer ce sublime panaché d’émotions. Ainsi d’aucuns s’autorisent un moment de délicieuse régression. D’autres continuent leur route dans le noir illimité. Les uns se livrent à de savantes discussions. Les autres se complaisent dans le déni de la réalité. Les derniers exposent leurs éclats de rires en pied de nez aux tristesses ambiantes.

Dans ce prolongement émotionnel, le pont, dans sa subtile et joyeuse imprégnation, redonnerait presque à l’aveugle de Brooklyn « la lumière du printemps » ! Il lui redonnerait même l’envie de rejoindre la musicalité « d’un autre printemps », celui de Vivaldi ! Les sonorités harmonieuses d’un violon en diffusent au loin la quintessence et enveloppent avec grâce chaque réverbère.

Le florilège de ces élégantes structures aux abat-jours coquets invite à la contemplation. Soudain, le temps semble  suspendu à la découverte de leur dentelure, à leur respiration, cristalline le jour, lumineuse la nuit. Ces magiciens du soir assurent ainsi un  trait d’union entre le monde des ténèbres et celui du rayonnement.

A l’approche du firmament étoilé, le pont retombe petit à petit dans un anonymat confortable. Mais pourtant qu’il est doux de continuer à danser sur ce bel endormi !

Sur le pont des aveugles, on y danse, on y danse…encore, doucement, des ritournelles de rêves et d’espoirs, éblouissantes passerelles de sérénité entre l’univers feutré des aveugles et l’univers chatoyant des réverbères.                                      

AUTEUR INCONNU

Il y a des mots qui blessent

Il y a des mots qui rient

Il y a des mots qui chantent,

Il y a des moqueries, des mocassins et des Mohicans,

Il y a des mots laids

Et il y a des mollusques...

Il y a des mots qui me parlent, qui m'arrêtent, qui me font avancer,

Il y a ces mots qui dérivent dans les nuages et dont j'ai oublié l'orthographe...

Il y a des mots qui irritent, moi, je, moi d'abord, moi tout seul

Et les mots qui réconcilient toi aussi, avec toi, si tu veux je t'écoute...

Il y a des mots qui jaillissent de la colère

Il y a des mots qui fâchent et qui claquent comme la foudre

Il y a des mots qui nous résistent

Il y a des mots qui me narguent du haut de leurs consonnes et de leurs voyelles

Il y a des mots qui me font peur

Il y a des mots qui me jouent des tours

Il y a des mots qui appellent.              

HAÏKUS

En ce monde nous marchons

Sur le toit de l'enfer

Et regardons les fleurs.                     ISSA

 

Citrons et mandarines

Deux sœurs de la fraîcheur

En sauce aigre-douce.                     MFG

 

La vie glisse...

La peur nage, l'espoir surnage

Au fil des vagues du destin.             MFG

 

Abandonnée à son triste sort,

Elle a perdu pied

Cette chaussette égarée .                 INCONNU

CARNETS DE NOTES

Le campus mélange de grisaille et de couleurs automnales. Un enfant joue et sautille ; sa mère l'appelle. Il s'engouffre. La porte de la voiture claque.                  INCONNU

 

Je passe de l'ombre à la lumière sur la pelouse où je respire les senteurs de la verdure. Moteur d'avion dans l'air. Léger.

Décollage immédiat...Plages et vacances...Destination rêverie.            INCONNU

OU TEXTES GRIGNOTES

LE MUR TRAVERSE

 

 

Et derrière chaque mur

Une voix ....                              INCONNU